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Paramètre en construction. L'équipe du portail Changement Climatique est en train de travailler sur la compilation des données disponibles.
Chaque point est une station de mesure. Cliquer dessus pour avoir les données correspondantes.
Les herbiers marins sont des prairies sous-marines qui poussent dans la plupart des zones littorales des mers de la planète.
Ils sont formés par des végétaux supérieurs, des plantes à fleurs (les phanérogames) qui comptent quatre grandes familles : Zosteraceae, Posidoniaceae, Cymodoceaceae et Hydrocharitaceae. Les territoires ultramarins français abritent le quart des espèces connues sur une superficie estimée à plus de 1250 km2. Ce sont des écosystèmes exceptionnels qu'il convient de protéger car les pressions subies sont fortes. On estime que chaque décennie disparaissent environ 10 % de leur superficie totale alors que leur pérennité est essentielle au bon état des réseaux trophiques littoraux.
L'IFRECOR a lancé un programme spécifiquement dédié aux herbiers de l'outremer français. On trouvera les informations sur cette initiative en cliquant sur le lien suivant https://ifrecor.fr/reseau-herbiers/.
En matière de paramètre indicateur du changement climatique, la réflexion est en cours pour définir celui pourrait être le plus pertinent.
Les mangroves sont des formations végétales côtières tropicales emblématiques et représentatives d’une grande partie des littoraux d’Outre-mer. Ces forêts se développent dans les zones de balancement des marées, sur les portions du littoral abritées des vagues et des courants. Exclusivement adaptées aux conditions climatiques intertropicales, elles s’étendent des Bermudes jusqu’à la pointe méridionale de l’Australie.
Les herbiers et les récifs coralliens ont besoin d’une eau limpide laissant passer les rayons du soleil indispensables à l’accomplissement de la photosynthèse et donc à leur survie. Les racines enchevêtrées des palétuviers forment un puissant rempart qui intercepte les particules charriées par les eaux de ruissellement venant de la terre. Ainsi les mangroves limitent la turbidité des eaux s’écoulant vers le lagon et garantissent des conditions optimales pour la croissance des herbiers et des coraux.
De son côté, la mangrove a besoin d’une eau calme avec peu de vagues et de faibles courants, pour pouvoir intercepter et accumuler les sédiments qui lui permettront ensuite de prendre racine. Les récifs coralliens, situés au large, amortissent l’énergie des vagues et garantissent des conditions calmes dans le lagon et aux abords de la mangrove.
Les mangroves sont ainsi des écosystèmes presque systématiquement associés aux récifs coralliens et c’est pourquoi elles trouvent leur place au sein de l’IFRECOR.
Les mangroves françaises représentent environ 0,7% des surfaces de mangrove dans le monde. Sur le bassin Atlantique on les retrouve sur tous les territoires français de la zone intertropicale : à Saint Barthélémy, à Saint Martin, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. Dans la zone Indopacifique on retrouve ces écosystèmes à Mayotte, aux îles Eparses, en Nouvelle Calédonie, à Wallis et Futuna et plus anecdotiquement en Polynésie. Leur surface a été estimée à 103 500 hectares, répartie en majorité en Guyane et en Nouvelle Calédonie.
Environ 50% des espèces de mangroves recensées dans le monde se retrouvent en Outre-mer. Elles abritent plus d’une trentaine d’espèces de palétuviers et de plantes associées, mais leur répartition est inégale entre le bassin Atlantique et le bassin Pacifique : en effet seul 5 espèces sont présentes en Guyane, alors que la Nouvelle-Calédonie en compte 26.
Les mangroves sont utiles à nos sociétés à bien des égards. En effet elles fournissent de nombreux services écosystémiques : en atténuant la houle elles protègent des agressions de la mer les infrastructures humaines installées en zone côtière ; elles sont des lieux de reproduction et de nurserie pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de poissons qui ont des valeurs économiques non négligeables au niveau local, en particulier pour les industries de la pêche et du tourisme ; en interceptant les sédiments et les nombreux polluants venant de la terre elles réduisent le flux de pollution vers le lagon ; elles constituent des réservoirs de carbone parmi les plus efficaces au monde ; etc.
Malgré ces services, les mangroves gardent une mauvaise réputation dans la conscience collective car ce sont des « nids à moustiques » et parce qu’elles dégagent de mauvaises odeurs, ce qui leur vaut parfois d’être mal menées. Bien que globalement moins menacées que dans d’autres pays, les mangroves françaises restent néanmoins la cible de nombreuses agressions, aussi bien d’origine anthropique que d’origine naturelle : artificialisation des bassins versants, remblais, drainage, dépôts d’ordures, réceptacle des eaux usées, élévation du niveau de la mer, tempêtes, etc.
En 2010, l’IFRECOR et le Conservatoire du littoral publiaient un Atlas des mangroves de l’Outre-mer français faisant l’état des lieux des connaissances dans toutes les régions ultra-marines : DOM, collectivités et territoire de l’Outre-mer, y compris en Polynésie, où les palétuviers ont été récemment introduits. En Guyane, où les mangroves ne sont pas directement associées aux récifs coralliens, elles couvrent des superficies suffisamment importantes pour justifier leur prise en compte par l’IFRECOR. A noter que si ces mangroves guyanaises ne sont pas intimement liées à des récifs proches, elles contribuent à la santé du bassin caraïbe et aux récifs associés.
Cet atlas a montré des différences significatives de connaissances des mangroves et une grande hétérogénéité des études et suivis mis en œuvre. Ce constat est à l’origine de la mise en place du Réseau d’observation des mangroves, dont le pilotage a été confié au Conservatoire du littoral en 2012. Ce réseau d’observation s’inscrit parmi les actions transversales de la délégation Outre-mer du Conservatoire du littoral et vient renforcer les actions du Pôle-relais mangroves et zones humides d’Outre-mer, également porté par le Conservatoire.
Dans le cadre du Plan national d’action en faveur des zones humides du ministère de l’écologie, un pôle-relais « zones humides de l’outre-mer » a été créé, coordonné par le Conservatoire du littoral. Il fonctionne en partenariat avec l'IFRECOR avec la finalité de pérenniser un observatoire des mangroves et de développer une cartographie harmonisée des mangroves de l’outre-mer.
Les actions du réseau mangroves sont accessibles via le lien https://ifrecor.fr/reseau-mangroves/
En matière de paramètre indicateur du changement climatique, la réflexion est en cours pour définir celui pourrait être le plus pertinent mais l'on s'oriente vers un indicateur surfacique. Les données mises en ligne par le réseau mangroves font apparaître aujourd'hui les chiffres suivants :
Antilles-Guyane | 60 470 | 34 415 | 21 664 |
Océan Indien | 1 197 | 1 119 | 1 119 |
Océan Pacifique | 29 388 | 29 388 | 177 |
Total | 91 055 | 64 922 | 22 960 |