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L’évolution du trait de côte est un paramètre majeur à prendre en compte pour analyser sur le long terme les effets du changement climatique sur le littoral. Lorsque le littoral est bordé par des récifs coralliens, il existe une étroite corrélation entre l’évolution du littoral, et notamment en ce qui concerne les spécificités de l’IFRECOR, l’importance de l’érosion et l’état de santé des récifs. En effet,
les récifs coralliens jouent un rôle de protection important pour les littoraux qu’ils bordent en diminuant fortement l’énergie de la houle au rivage ;
Et par ailleurs, ils fournissent en permanence, lorsqu’ils sont vivants, par le broutage de poissons inféodés aux récifs, des éléments détritiques coralliens permettant un engraissement des plages.
L’interprétation des phénomènes et la hiérarchisation des causes d’érosion du littoral est toutefois relativement complexe car :
d’une part, les causes d’érosion du littoral sont multiples (incidences anthropiques en zone littorale et récifale, succession d’événements météorologiques extrêmes : houles fortes et cycloniques ….) ;
et d’autre part, les bilans sédimentaires des plages ne peuvent apporter des conclusions significatives sur les tendances érosives que sur une période minimale d’une dizaine d’année. Car par exemple, un événement météorologique extrême peut modifier le bilan sédimentaire sur plusieurs années et masquer des tendances moyennes d’évolution du littoral.
Enfin, actuellement, en fonction des sites et des collectivités d’outre-mer, les données relatives aux suivis de l’évolution du littoral sont disparates à la fois sur les méthodes d’investigation et les périodes de relevés. Certaines zones ont fait l’objet de suivis détaillés à partir de relevés de profils de plages, d’autres n’ont fait l’objet que d’analyses de l’évolution du trait de côte par photo-interprétation (photo-chronologie) et pour la plupart des sites, les relevés sont très localisés et épisodiques, ils concernent des périodes limitées dans le temps (de quelques années). Ils offrent alors rarement un suivi régulier et pérennisé, nécessaire notamment, pour l’interprétation des phénomènes liés au changement climatique.
L’objectif actuel dans le cadre de la mise en place de cet observatoire changement climatique IFRECOR est d’intégrer les données anciennes, même disparates afin de disposer d’un historique des suivis existants et de faire le point des actions en cours visant à créer des systèmes de suivis réguliers pour certains sites.
Ces types de projet se mettent progressivement en place tels que le projet SOERE à la Réunion (projet concernant l’intégration des suivis du trait de côte dans le SOERE « trait de côte » (Système d’Observation et d’Expérimentation à long terme dédié à la Recherche en Environnement) ,le SIG Manguiers à Mayotte et CARIBSAT en Guyane, Guadeloupe , Martinique .
La démarche, basée sur la mise en place d’un réseau expérimental de suivi de la morphodynamique côtière, est mise en œuvre depuis 2003 sur les littoraux de plusieurs îles tropicales françaises : Tahiti et Moorea (Polynésie Française), Martinique, Guadeloupe, Saint- Martin et Saint-Barthélemy (Petites Antilles), Îles Éparses et Mayotte (Canal du Mozambique) . Ce programme de recherche baptisé ALERT (Paroxysmes Littoraux, Evolutions et Résilience des côtes Tropicales) à pour but de surveiller et caractériser les rythmes et les mécanismes d’évolution et de résilience de différents milieux littoraux tropicaux, notamment sous influence des événements paroxystiques, afin de fournir des stratégies de défense et/ou d’adaptation des sociétés face aux changements climatiques constatés (Dolique et al., 2007).
Le suivi du paramètre « Evolution du trait de côte » de l’Observatoire Changement climatique IFRECOR pourrait alors être en lien avec les portails de ces réseaux de suivis.
